Un Engagement pour la Paix

Agir pour l’enfance et la solidarité

La Fédération nationale des Francas exprime son refus de la guerre et son engagement historique pour la paix, l’éducation à la paix et à la solidarité. Elle apporte son soutien aux enfants ukrainiens qui vivent dans la peur et sous les bombes et aux enfants russes qui vont subir les conséquences de ce conflit. Elle condamne les idéaux nationalistes qui fleurissent en Europe au moment où le dialogue et les coopérations européennes sont plus que jamais nécessaires. Elle s’associe aux communiqués sur la guerre en Ukraine des deux collectifs inter associatifs dans lesquels elle agit, le Cnajep et Solidarité laïque.

Les Francas portent les valeurs de paix, d’humanisme et de solidarité.


Nés en 1944 au sortir de la Seconde guerre mondiale préoccupés de la situation réservée alors aux enfants, les Francas ont depuis leur création été attachés à la valeur de paix comme condition importante de développement des enfants et des adolescent.es. La culture de paix implique la volonté d’une résolution pacifique des conflits, mais également le dialogue, la recherche de consensus et la non-violence. L’éducation à la paix développe des compétences sociales telles que l’écoute et le respect de l’autre. Elle vise à confronter les représentations dans le cadre d’un dialogue ouvert. Elle invite les individus à agir démocratiquement au sein d’un groupe. Profondément humanistes, les Francas fondent également leur action sur les valeurs de solidarité et de fraternité.
Les Francas s’expriment aujourd’hui face à la situation en Ukraine comme ils le faisaient pour mémoire en 2018 lors de leur Assemblée générale nationale. Ils s’insurgeaient déjà « des situations qui se multiplient en France et dans le monde, aux Etats-Unis ou en Palestine par exemple, conduisant à des enfances, des adolescences, des jeunesses volées, arrachées par les balles, qui hypothèquent gravement les capacités collectives, aujourd’hui comme demain, à construire un monde commun porté par des valeurs de paix et de solidarité. ».
Au nom de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les Francas rappellent l’exigence d’accueillir en France les enfants migrants et leurs familles en droit et en dignité, de façon chaleureuse, solidaire, confiante et apaisée. Cela est vrai pour les familles ukrainiennes comme pour les enfants et les familles venues de Russie, de Syrie, d’Afghanistan, de République du Congo ou de Guinée, ou de toute autre région du monde, quelles que soient les raisons qui ont obligé les personnes à fuir leurs pays d’origine.
Ils soulignent en particulier que le droit à l’éducation comme le droit aux loisirs sont intégrés à la Convention internationale des droits de l’enfant et que tout enfant, quelle que soit sa situation administrative ou celle de ses parents, doit pouvoir être inscrit à l’école de la République et bénéficier d’un accueil dans des espaces de loisirs collectifs.
Par ailleurs, les Francas sont particulièrement attentifs, dans la période, à ce que peuvent vivre et percevoir les enfants et les adolescent.es, tout particulièrement les enfants issus des pays en guerre. Ils sont également attachés à accompagner les éducateurs à agir dans une situation dont eux-mêmes ne détiennent pas nécessairement l’ensemble des clés de compréhension.
Face au développement de la guerre en Ukraine, les Francas vont agir selon 3 registres privilégiés, au regard de leur projet « Avec les enfants et les jeunes, ensemble pour l’éducation ! » :
Dans le dialogue avec les enfants et les adolescent.es accueilli.es dans les centres de loisirs et autres espaces éducatifs
Par la formation des animateurs et animatrices professionnelles et volontaires accueilli.es dans les sessions
Dans la relation aux adhérents collectifs et aux partenaires des territoires pour l’accueil des familles réfugiées arrivant en France, en complémentarité de l’accueil scolaire.

  1. Dans le dialogue avec les enfants et les adolescent.es accueilli.es dans les centres de loisirs et autres espaces éducatifs
  2. Par la formation des animateurs et animatrices professionnelles et volontaires accueilli.es dans les sessions
  3. Dans la relation aux adhérents collectifs et aux partenaires des territoires pour l’accueil des familles réfugiées arrivant en France, en complémentarité de l’accueil scolaire.

Parler avec les enfants et les adolescent.es, écouter, répondre et jouer

Les enfants et les adolescent.es vivent aujourd’hui dans un environnement anxiogène. Ils sont particulièrement sensibles au dérèglement climatique comme menace pour leur devenir et le devenir de la planète. Ils viennent de traverser la période de pandémie du Covid 19 dont on sait qu’elle a porté atteinte à leur bien-être psychique et moral. La déferlante médiatique qui a succédé à celle sur la maladie porte désormais sur la guerre et ses violences dans une proximité géographique et sur la menace d’une guerre nucléaire.
Les enfants vivent, à leur hauteur, ce que vivent les adultes, d’autant plus lorsque la proximité accentue l’inquiétude des parents et que le flux d’actualité est incessant et omniprésent. C’est pourquoi les pédopsychiatres soulignent qu’il est essentiel de parler du conflit en cours avec les enfants et les adolescent.es, de leur expliquer en adaptant le discours en fonction de leur âge. Parler suppose également d’écouter leurs questions et de savoir y répondre, ce qui implique de former les éducateurs à cela.
Mais les pédopsychiatres rappellent également que « Les crises à répétition empiètent sur cette insouciance pourtant si nécessaire durant l’enfance (…) Aux adultes de veiller à préserver, autant que faire se peut, cette insouciance en favorisant les temps de jeux, de plaisir, d’échange. Il en va de la capacité des enfants à rêver et à se projeter. » (Marie Rose Moro, Le Monde, 5 mars 2022). Sur ce volet de la relation aux enfants, les animateurs et animatrices ont toute leur place pour offrir des temps de jeux et de respiration aux enfants malgré le contexte par ailleurs oppressant et angoissant.

Former les éducateurs et les éducatrices

Dans les sessions de formation qu’ils développent sur l’ensemble du territoire, les Francas forment des éducateurs, des animateurs et animatrices, volontaires et professionnel.les. Au-delà des contenus pédagogiques apportés, la période implique de travailler avec les stagiaires pour leur permettre eux-mêmes simultanément de :


  • mieux comprendre le conflit, ses origines et sa nature, en apprenant à déjouer la désinformation et identifier des sources fiables, en se rapprochant au besoin d’enseignant.es en histoire ou d’autres spécialistes
  • disposer et savoir utiliser des ressources pour faire ce « travail » avec les enfants et les adolescent.es
  • penser aux différentes façons de parler aux enfants et aux adolescent.es de cette situation anxiogène, de les écouter et de pouvoir leur répondre, en tant que de besoin et sans remplacer d’autres coéducateurs
  • saisir les éventuelles arrivées de familles ukrainiennes comme une opportunité pour vivre des rencontres, éprouver l’altérité.

Accompagner l’accueil des familles réfugiées

  • Se rapprocher de structures d’accueil pour proposer l’accès aux loisirs aux enfants réfugiés
  • Travailler avec les familles du territoire pour faciliter l’accueil, par exemple par un travail participatif autour d’un livret d’accueil dans le quartier
  • Inclure dans les projets pédagogiques des espaces éducatifs des temps d’éducation à l’interculturel : prise en compte de toutes les langues parlées par les enfants dont les enfants réfugiés, découverte culturelle en s’appuyant sur l’expertise d’usage des associations culturelles…
  • Développer des alliances territoriales avec des associations de solidarité, des associations culturelles ou sportives ukrainiennes ou russes…
  • Mobiliser les enfants et les familles pour agir en solidarité et fraternité par la collecte de jeux, jouets, livres pour les enfants réfugiés

Des initiatives fédérales à venir

  • Un espace ressources sur le site ensemblepourleducation.fr, un appel à témoignages sur les initiatives territoriales prises via la délégation, un Camaraderie en construction sur Interculturel.
  • L’organisation d’une université populaire de l’éducation à destination des militant.es sur le contexte géopolitique, les effets de la situation sur les enfants et les adolescent.es, l’accompagnement des animateurs et animatrices, l’accueil des familles réfugiées.